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Vu sur le Journal de l'Environnement le12/04/2007 (par Bérangère Lepetit)

Ils n'ont pas convaincu et leurs notes s'en ressentent (1). Le sujet du jour: la santé environnementale. Dans le rôle de professeurs: 5 spécialistes de la santé publique à l'origine de la loi Evin de 1991, Gérard Dubois, Claude Got, François Grémy, Albert Hirsch et Maurice Tubiana. Les 5 médecins ont interpellé courant janvier les candidats à la présidentielle en leur présentant «16 propositions pour assurer la protection contre les épidémies industrielles». Au centre de leurs questionnements: l'alcool et le tabac, mais aussi l'environnement et la sécurité routière.

Les notes sont tombées le 6 avril. Meilleure élève, Dominique Voynet (Verts) arrive à tirer son épingle du jeu avec une note de 79 sur 96. Deuxième, François Bayrou (UDF) totalise un score de 59 points alors que Nicolas Sarkozy (UMP) accède de peu à la moyenne et Ségolène Royal (PS) arrive bonne dernière avec 45 points. Notons que sur le thème spécifique de l'environnement, les trois principaux candidats à la Présidentielle arrivent ex-æquo avec 3 sur 6 alors que Dominique Voynet est loin devant (6/6).

«Il n’est pas surprenant de constater que seules les réponses de Dominique Voynet s’accordent avec nos propositions», commente le médecin Claude Got. Les réponses des trois principaux candidats «sont nulles sur les deux questions précises et contraignantes pour l'environnement qui demandent du courage politique.»

Quelles sont ces questions? La première concerne la limitation de vitesse des véhicules à la construction. Les spécialistes proposent aux candidats de demander à chaque Etat de l’Union de prendre une position précise et argumentée sur la question, et de la faire avancer au niveau européen lors de la présidence de la France fin 2007. Commentaires des auteurs: «Les réponses de François Bayrou et Ségolène Royal sont floues et dépourvues de tout engagement. Seul Nicolas Sarkozy dit nettement qu’il est prêt à défendre cette mesure au niveau européen, mais il ne dit pas qu’il prendra la décision qui déclenchera obligatoirement le passage à l’acte de l’Union».

Le deuxième point crucial consiste à instituer un «bonus/malus à l'achat d'une voiture particulière, dissuadant l'achat de véhicules inutilement consommateurs». Les réponses des trois candidats sont approximatives et provoquent la colère des médecins: «La maison brûle et le ou la future président(e) refuse tout engagement concret en faveur de la planète. Aucun candidat n’accepte d’agir à court terme en faveur de l’environnement, par une mesure simple et à coût nul. C’est sur une question de ce type que l’on voit que tout le tam-tam sur l’écologie mis en scène par Nicolas Hulot permet de grandes envolées verbales, mais quand il s’agit de passer à l’acte ...»

Sur la question de l'amiante en revanche, les candidats acceptent à l'unisson d'appliquer la recommandation du rapport de 1998 mettant à disposition de tous par des méthodes informatiques les résultats de la reconnaissance de l’amiante dans les bâtiments. Même unanimité réconfortante concernant le refus d'amnistier la totalité des infractions au code de la route. Mais cela ne suffira pas à redresser l'impression générale qui est celle d'une prudence excessive des candidats vis-à-vis des groupes de pressions.

(1) pour les notes, commentaires et propositions, consulter le site http://www.securite-sanitaire.org/